J'ai changé...
Merci à toutes pour tous vos gentils petits mots, ils me touchent profondément. (Julia, je t'écris ce soir).
Devenir mère a modifié profondément ma relation au tricot : avant, je tricotais un pull pour pouvoir le porter, j’étais donc davantage intéressée par l’objet fini que par le processus. Aujourd’hui, c’est le contraire : loin de moi l’idée de tricoter le plus vite possible, j’essaie plutôt de savourer chaque maille, car elle constitue un petit moment de liberté et d’égoïsme, pendant lequel je ne pense qu’à ma petite personne, sans m’occuper de mon fils ou de mon mari. J’apprécie d’autant plus ces instants volés que je ne pensais plus avoir le temps de tricoter avant plusieurs mois…
Mon comportement dans un magasin de laine a également changé : je pensais qu’il était impossible de traîner un homme dans un tel endroit sans entendre des soupirs à fendre l’âme et céder cinq minutes plus tard. Et bien, Aristide est sage comme une image lorsque je tripote des pelotes : il est près de moi, je suis heureuse, donc il est heureux. Si son papa pouvait en prendre de la graine ! Il est toutefois important de signaler que je suis ressortie du stand Rowan les mains vides, bien qu’ayant trouvé la laine idéale pour LE pull de l’hiver : j’ai tellement de choses à finir dans un premier temps et ma vitesse de tricot est tellement réduite que je n’ai pas envie de stocker (sic !).
Autre point : je dois reconsidérer ma façon de juger d’une pelote. Avant la naissance d’Aristide, j’appréciais une laine pour sa couleur, sa composition, sa texture, son aspect une fois tricotée, et éventuellement son prix, sa facilité d’entretien, et la chaleur qu’elle apportait. Mon bébé m’a démontré que je faisais fausse route : une bonne laine, ça … se mange ! Une manche de gilet est en effet plus réconfortante qu’une tétine, un pouce (ce qui n’est pas plus mal), un biberon (plus embêtant), ou que le doigt de maman (fils indigne !!!). La Lambswool de Phildar remporte ainsi la palme de la laine la plus goûteuse. Je me demande ce qu’il faut penser du cachemire selon ce critère…
Enfin, ma vision des blogs de tricot est toute autre : naguère lieux de perdition avec tous ces projets plus tentants les uns que les autres, ils sont devenus des outils d’éveil. Aristide est en effet subjugué par les photos d’écheveaux chamarrés, au point d’en oublier ses coliques. Inestimable à 2 heures du matin…